Histoire

Un peu d’histoire..

On peut penser sans trop se tromper que les livres animés remonteraient au Moyen Age : c’est en 1230 qu’ai daté le manuscrit de Johannes de Sacrobosco de « de sphaera mundi » qui introduit une volvelle. A cette époque , l’imprimerie n’existait pas…

On considère que le premier livre à système est la Cosmographie de Pierre Apian, elle correspond avec l’invention de l’imprimerie en 1450 par Gutenberg et cet ouvrage paru sans doute dans les années 1530 eut 1 très grand succès (47 éditions et traductions en plusieurs langues !)

En 1619 parait le Catoptrum microcosmicum , des planches anatomiques à feuillets superposés (Parfois jusqu’à 15 couches).


Le premier essor (Fin du XVIIIème siècle)
Grâce à l’imprimerie, apparaissent en Angleterre les premiers livres à système destinés à la jeunesse : les Arquelinades de Robert Sayer. Les pages coupés peuvent être conjuguées différemment par le lecteur. Apparaissent aussi les livres à décors en profondeurs « peep shows » : 6 à 8 cartes étaient placées dans les boites appropriées, ce qui constituait un théâtre miniature. Le grand spécialiste de ce genre fut le graveur – éditeur allemand Martin Engelbrecht (1684 – 1756). Ces objets , ce négocient actuellement entre 2000 et 4000 € dans les ventes aux enchères.


Le XIXème siècle : la grande époque du livre animé.
A cette époque s’effectue un profond mouvement de l’évolution des techniques industrielles (c’est l’époque de la lanterne magique, du praxinoscope de la photographie stéréoscopique) La baisse du prix des livres due à la concurrence , la découverte des pâtes de bois comme substitut à la diminution et à la disponibilité des chiffons en tant qu’alternative moins chère pour la production de papier, les changements technologiques rapides dans l’impression résultant des machines à moteur, la meilleure distribution grâce au train, vont profiter aux livres à système, tout est mis en œuvre pour parvenir à animer l’image et lui donner du relief, ce sont les livres à volets ou à disques (vers 1820-1840), les livres à tirettes (vers 1830-1860) qui connaissent de plus en plus de succès.

  • En Angleterre se généralisent les livres à figures mobiles, des figurines de poupées à habiller : les Paper Doll Books. Puis les œuvres d’Alfred Nister avec de superbes livres à roues circulaires. Cette production s’exporte aux Etats-Unis.           
  • En France grâce à la « librairie enfantine illustrée » de Capendu qui adapte des productions allemandes.
  • En Allemagne le plus célèbre des créateurs du 19ème siècle Lothar Meggendorfer mort en 1925, qui parvient à animer jusqu’à 5 sujets avec une seule tirette ! Né en1847, il est le dernier des enfants issus des deux mariages de son père ! Il semble que c’est de là que lui vient ses dons d’humour, de la musique et la connaissance innée des désirs des enfants. Il conçoit des leviers complexes en utilisant de minuscules rivets en métal lui permettant d’activer plusieurs actions avec une seule tirette.  Il casse les codes en s’intéressant  aux gens ordinaires et au monde animal. Cette période est devenue la première époque en or pour les livres de jouets animés, et n’a pris fin qu’au début de la guerre de 1914.

La première moitié du XXème siècle.
Jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale, la production de livres animés ne connaît pas de grands changements. Peu de livres sont produits ou portent principalement sur l’ensemble des contes pour enfants « Le petit chaperon rouge » « Blanche neige » etc…. Seul en Angleterre un éditeur d’origine française Luis Giraud, associé  à l’ingénieur papier Théodore Brown conçoit et produit des livres : les fameux Bookano Stories  qui contient au moins 5 pop-up. Livre peu coûteux, papier grossier mais prix modéré. 16 livres seront édités jusqu’en 1949. Le livre atteint pour la première fois un large public. C’est en 1932 que le terme pop-up apparaît aux Etats-Unis et le premier Disney animé paraît en France en 1935 chez Hachette avec grand succès. (Mickey Hop-là).


L’après guerre.
La production est concentrée en Tchécoslovaquie chez l’éditeur Artia à Prague qui publie de nombreux ouvrages de leur artiste préféré Voitech Kubasta, et en France chez l’éditeur Lucos à Mulhouse qui de 1948 à 1960 (date de sa fermeture) a édité des auteurs comme Zagula, Gildas, Ploquin les plus connus. J. Barbe éditeur publie les créations de Julian Wehr (Tchou tchou, Le chat botté, les animaux vivants) L’apparition de l’électrophone (le fameux Teppaz) fait que des livres animés sont édités avec des disques. Toujours chez Lucos dans la collection « Album du petit ménestrel » en 1956.


Des années 1960 à 1980 .
C’est l’époque où le pop-up apparaît vraiment. En France la collection Rouge et Or d’inspiration traditionnelle (Petit Poucet, Cendrillon et les grands héros Popeye, Tintin ou Astérix. Mais petit à petit le Pop-up prend des directions nouvelles et les dessinateurs et ingénieurs papier vont se créer un style propre et un univers souvent très personnel. En 1979 paraît « La maison hantée » de Jan Pienkowski, le pop-up le plus vendu dans le monde (plus d’1 million d’exemplaires).


Aujourd’hui .
A partir de 1980, un phénomène qui s’appelle l’informatique va bouleverser le monde de l’engineering et doc celui de l’ingénieur papier. Les logiciels 3D vont faciliter des montages et des systèmes de plus en plus complexes, et l’assemblage et la production effectuées jusqu’alors au Mexique ou en Colombie va se déplacer en Asie (Chine et Vietnam) où les prix sont très bas, ce qui va permettre d’imprimer des livres pop-up) avec des systèmes complexes à des prix abordables. Le secteur du pop-up se porte bien, aux Etats-Unis est crée une association internationale des collectionneurs ( The movable Book Society) qui décerne un prix tous les ans. Une française Marion Bataille l’a obtenu en 2013 pour son ABC. Plus de 800 titres sont actuellement disponibles aux USA !

En France le secteur se porte bien. Grâce aux éditeurs de nouveaux auteurs émergent et se font rapidement connaître.